C'est peut-être en raison de la sortie publique de la chef des urgences du CHUM, Emmanuelle Jourdenais, que je me suis davantage intéressée à ce débat au sujet de la santé au Québec. C'est qu'elle vient et habite toujours à Saint-Grégoire, près de ma ville natale, puis que son père a enseigné et dirigé mon école secondaire et qu'il était un collègue de ma mère... appelez ça du "name dropping", mais quand on connaît un peu quelqu'un, c'est intéressant de les voir à la télé!
Si on en est à parler de l'état précaire du fonctionnement dans les urgences, c'est selon moi parce que bien d'autres problèmes se déroulent ailleurs. Que la prévention pour certaines maladies n'a pas fonctionné. Que des gens n'ont pas pu consulter un médecin avant que des situations médicales se dégradent. Que des patients soient sortis des hôpitaux trop tôt ou sans suivi par le CLSC à la maison.
Seriez-vous capable de supporter, à chaque quart de travail, toute cette pression venant du "système", des patients, de leurs familles, de se voir lancer des notes pourries dans un bulletin publié et médiatisé ? Si j'étais une infirmière, je prendrais aussi congé de temps à autre: c'est peut-être la meilleure chose avant de se taper un épuisement professionnel ou de faire une erreur médicale.
N'avons-nous pas un rôle à jouer, nous, les "simples citoyens" ? Je ne suis pas à l'abri d'une maladie ni d'un accident, mais en adoptant des habitudes saines de vie, ne puis-je pas faire ma part pour une situation qui s'aggravera si on ne fait pas de simples gestes comme bouger, manger sainement, éviter la cigarette ? Je trouve que mon discours sur la santé rejoint énormément celui qu'on tient sur l'environnement. À nous de poser des gestes, de faire pression sur les décideurs.
Emmanuelle Jourdenais à RDI
Lettre d'opinion d'Emmanuelle Jourdenais dans La Presse
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