Ne vous fiez surtout pas aux apparences!

Depuis aussi loin que je puisse me souvenir, je déteste les crèmes.  L’été, c’était le supplice. Mes genoux tout secs auraient préféré, à plusieurs occasions, aller voir si la voisine aurait pu être de nature plus “badigeonnante”.

Durant mes grossesses, je n’ai pas donné de soins particuliers au ventre ni aux jambes. Ceux-ci n’avaient qu’à survivre, et heureusement, j’ai une peau qui n’a pas de besoins particuliers.

Et arriva Sophie. De la peau sèche, des rougeurs… le médecin diagnostique de l’eczéma, je repars de la pharmacie avec une crème.  Que je dois appliquer matin et soir.  Moi, la fille pas-crème-pantoute.

Et arriva François trois ans plus tard.  Rebelote l’eczéma, mais pire. Les démangeaisons sont tellement importantes qu’il se gratte jusqu’au sang. Je dois aller rencontrer une dermatologue à Sainte-Justine. Je repars avec deux crèmes et un sirop. 

Il y a des hauts, il y a des bas.  Et il se produit un phénomène plutôt particulier.

Moi, qui ne possède aucune crème (sauf celle pour le visage), commence à quitter mon aversion pour celles-ci et ça devient comme un élément impusif de ma vie.

Quelqu’un qui connait quelqu’un qui a acheté une crème fantastique ?  Je l’achète.

Je vois une page promo d’un magazine qui décrit les vertus hydratantes d’une lotion ? Je me précipite sans attendre au magasin.

Je me plante devant les rayons de la pharmacie, désespérée, et les prétentions inscrites sur les bouteilles sont de puissants incitatifs et je succombe.

Moi, qui déteste la sensation des crèmes sur la peau, j’en suis rendue addict.

Depuis lundi, je suis revenue à la simplicité volontaire.  Je mets mes oeillères, des bouchons dans les oreilles et je n’écoute que les conseils de mon médecin. Moins, c’est mieux… 

François s’en porte mieux, mes finances aussi. Mais dites-moi, à quel âge un enfant peut-il se mettre de la crème seul ?  (une mère s’essaye…)