21 juillet 2008

Sentiment particulier

Depuis l'été, il m'est arrivé à deux ou trois reprises de sortir seule le soir. Après 20h30, disons. Je n'y suis tellement pas habituée que je suis réellement étonnée à chaque fois de voir autant de personnes à cette heure-là dans les lieux publics, en train de magasiner ou prendre une bouchée au resto. Étonnée puis ressentant aussi une impression d'imposteure. Je suis (disons-le, presque toujours!!) à la maison le soir avec les enfants que je me sens télé-transportée sur une autre planète quand je ne fais pas la routine du dodo.

Je ne réalise pas que mes enfants vont vieillir. Qu'un jour, je pourrai les laisser seuls à la maison et que ça sera une chose banale que de sortir le soir.

Là où c'est bizarre, c'est que je suis devenue amnésique de ma vie pré-enfants. C'est comme si tout, avant août 2004, c'était effacé. Est-ce un mécanisme de défense pour ne pas se rappeler comment c'était agréable de dîner effouarée devant la télé une fois de temps en temps, être capable de sortir spontanément faire des courses sans planifier des couches, des pipis ou des lunchs à traîner ? Je l'ignore.

Je me souviens par contre que dans ma vie pré-maman, j'étais une lève-tôt. Heureusement, car ça aide à accepter de commencer par fois ma journée sur des chapeaux de roue à 6h. Pas ce matin par contre, je me suis levée "naturellement" et je profite de quelques instants seule. De belles minutes de tranquillité.

3 commentaires:

  1. Anonyme7:20 a.m.

    Allo Isabelle,

    je me fais souvent la réflexion lorsque je reviens en voiture le soir, on perd l'habitude de conduire dans le noir... ça prouve comment on ne sort pas souvent lorsque le soleil est couché!

    La vie pré-enfants, c'est comme la sensation des douleurs de l'accouchement, le cerveau nous les fait vite oublier... sinon personne ne ferait de 2e enfant et la race se serait éteinte depuis longtemps!

    Mon chum et moi nous nous disons parfois, "mon Dieu qu'est-ce qu'on faisait de notre temps lorsque nous avions pas d'enfants!". Ça remplit tellement une vie!

    Moi aussi j'aime bien profiter de cet instant de grâce où je viens d'allaiter ma fille qui se rendort avant que mon homme et mon fils se réveillent. Un "twilight zone" où j'écoute le silence, c'est toujours merveilleux de savoir l'apprécier quand ça passe!

    Passe une super semaine!

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  2. Anonyme10:42 p.m.

    Ah, quelle réflexion que je partage !
    Je me demande souvent ce que nous pouvions bien faire de notre temps, avant !!!
    Et moi, ce sont les moments de silence quand mon fils et mon chum sont couchés que je savoure ! Je me dis parfois que les oiseaux de nuit comme moi ne sont pas vraiment adaptés à la vie de famille. C'est une torture, matin après matin (dans mon cerveau, matin = DODO !) :)

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  3. Maintenant, quand j'ai du temps libre, il s'installe un sentiment d'urgence et une belle rage d'énergie pour en profiter.

    Il faut accepter de reporter à plus tard (une dizaine d'années) certaines de nos passions. J'avais des occupations si différentes (musique, généalogie, scrapbooking, cuisine) avant la naissance des enfants, j'ai renoncé à vivre dans la frustration alors j'ai mis à "pause" certains de mes projets.

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